L’origine d’Oishii n’est pas répertoriée dans les registres civils connus. Aucun document officiel ne mentionne son existence avant l’ouverture du café. Elle serait apparue en même temps que le lieu lui-même, comme si l’un et l’autre avaient émergé ensemble. Celui-ci a même été recherché pour être localisé précisément, mais il demeure introuvable.
Certains témoignages parlent d’elle dans d’autres époques ou d’autres villes, bien avant l’inauguration du comptoir actuel. Rien ne permet de confirmer si ces récits concernent la même personne ou des échos d’elle à travers le temps.
Les rares questions posées sur son passé n’ont reçu que des réponses évasives. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle semble familière de pratiques, de traditions et de saveurs impossibles à classer dans un seul monde connu.
Le phénomène des portes reste inexpliqué. Elles s’ouvrent et se ferment comme toutes les autres, mais ceux qui les franchissent viennent parfois d’un autre lieu, d’une autre époque. Tout se déroule comme si sa présence seule transformait l’entrée en seuil vers l’impossible.
Oishii vit et travaille entourée de nombreux visages, mais son équilibre repose aussi sur Kuma. Leur lien est réciproque et indissociable, même si lui n'est pas toujours au café. Il ne tient aucun poste officiel et sa présence n’est notée dans aucun registre, pourtant il est là — parfois dans l’ombre, parfois à ses côtés — comme une part essentielle de sa vie.
Les individus sans sensibilité particulière ne perçoivent rien d’anormal dans le café. Pour eux, le lieu paraît parfaitement ordinaire : Cappuccino n’apparaît pas sous sa forme de robot, mais sous celle d’un jeune garçon muet, parfois pris pour le fils de la patronne. Quant à Oishii, elle n’est vue que comme une simple gérante humaine, un peu excentrique au mieux.